Je ne sais pas si tu es comme moi, mais des livres, des posts, des blogs, des vidéos sur le dev perso… j’en ai gobé un paquet depuis quelques années déjà. À un moment dans ma vie, crise de la quarantaine, burn-out, dépression - ou un autre mot qui fait mal aux oreilles - peu importe… à ce moment, j’ai eu besoin de comprendre mon état, j’étais vraiment dans un marasme noir. Plus aucun repère, aucune corde à laquelle s’accrocher. Je ne parvenais plus à analyser mes besoins, mes comportements face aux situations, un trou béant dans mon estomac. Bah, si tu me lis, c’est que toi aussi, tu t’es pris une grosse claque.
Bon, la bonne nouvelle c’est que pendant et après la claque, (souvent une très très longue claque au ralenti) j’avais envie de comprendre mon état. Et déjà, juste avoir ENVIE de quelque chose dans ces moments-là, c’est un très très bon indice que tu veux t’en sortir.
Bravo, vouloir s’en sortir, c’est être capable d’avancer. Comment, à quel rythme, par quel moyen… on ne le sait pas, MAIS on veut aller mieux.
Et j’ai commencé à fouiller sur la toile. J’ai lu, relu, écouté, réécouté beaucoup de docs sur le sujet. Et c’est là que j’ai fait des erreurs. En gros, je m’accrochais à n’importe quelle phrase bénite en pensant que c’était celle-ci qui allait me provoquer un déclic. Et je recommençais à douter, puis à refouiller sur le net, à écouter mes proches, à trouver un psy génial près de chez moi, bref. Je repartais de manière cyclique à la recherche d’une vérité toute faite, ou à celui qui parlerait le plus fort.
Alors voilà, à force de chercher en vain ma révélation, je me suis mise à douter encore plus qu’avant ! Le trou béant n’est plus là, mais a été remplacé par la ville de Tokyo en horaires de pointe. Je passais mon temps à tout analyser, mon moindre mot, mon moindre froncement de sourcil, en gros, je me suis mise face à un miroir omniprésent et je me suis jugé en permanence…
Et je peux te dire qu’à ce moment-là, je me suis senti plus mal que quand « je ne savais rien ». J’avais vraiment la sensation d’être méchante envers moi et du coup, envers les autres. Limite aigrie, comme la voisine qui fait exprès de mettre sa poubelle devant ta porte parce qu’elle n’a que ça à faire. Oui, je ne me reconnaissais plus. Perdue de chez perdue.
Du coup, je n’ai eu aucun déclic. Personne n’est venue me bénir, m’ensorceler, me marabouter. J’ai juste eu une volonté qui venait de nulle part ailleurs que de moi. Et ça, c’était MA vérité du moment. Pas celle du coach merveilleux, pas celle de ma mère, pas celle de mes potes. Ma vérité a été de lâcher le développement personnel, j’en avais emmagasiné un gros paquet déjà. Je devais faire un tri naturel : un tri qui prend du temps sans dépenser trop d’énergie. Je me suis laissé porter, c’est-à-dire que j’ai laissé mes émotions venir sans vouloir les contrôler. Et puis j’ai arrêté de me demander « Pourquoi tu dis ça, pourquoi tu fais ça ? » ON S’EN FOUT ! J’ai arrêté de chercher des réponses, elles sont venues à moi toutes seules. Je me suis acceptée avec mes tourments et mes indécisions.
Et de jour en jour, j’allais mieux. Je me suis regardé de manière très objective, sans jugement. J’ai viré ma culpabilité à la poubelle. Le résultat est ce qu’il est aujourd’hui. Je suis ce que je suis, avec du bon et du moins bon, et je sais que la meilleure version de moi-même, c’est celle-là. Celle qui ne te juge pas, celle qui t’aime comme tu es, celle qui te fait avancer plus sûrement à travers les rues de Tokyo.
